Les plus beaux villages de FRANCE
du PUY DE DOME
USSSON
263 habitants / Altitude : 540 m.
Autoroute A75 - Sortie n°13 : Sauxillanges
Accroché à un piton volcanique face à la chaîne des puys, aux monts Dore et au plateau du Cézallier, Usson et ses maisons vigneronnes de pierre noire furent autrefois dominées par un château qui fut pendant 19 ans, le lieu d’exil de la Reine Margot. Au sud de l’église romane Saint-Maurice et de la chapelle de la reine, un sentier mène aux orgues basaltiques du village.
Figure indissociable de l’Auvergne, la reine Margot semble avoir sillonné la région de long en large, tant les souvenirs plus ou moins authentiques de son passage abondent. Mais si, au sujet de Marguerite de Valois, l’anecdote et la légende ont souvent pris le pas sur l’histoire, il est au moins un lieu en Auvergne qui garde la marque intangible de son séjour. À Usson, la tumultueuse Margot fut retenue prisonnière pas moins de dix-neuf années (de 1586 à 1605), victime de tractations politiques et dynastiques qui la dépassaient sans doute de très loin. Cela dit, il ne reste plus grand-chose de l’imposante et redoutable forteresse qui dominait alors le pays d’Issoire, du gros donjon quadrangulaire et de la triple enceinte qui furent la prison de Margot. Une prison dont elle sut adoucir les contours, d’abord en s’attirant les bonnes grâces de son geôlier, puis en s’entourant d’une brillante cour de musiciens, de savants et de lettrés.
Aujourd’hui classé parmi les « Plus beaux villages de France », Usson cultive le souvenir de la belle captive. Étagé sur une éminence volcanique, le village domine la Limage d’Issoire et ses bordures, les contreforts du Livradois à l’est, le profil dentelé des monts Dore à l’ouest et l’imposante silhouette du puy de Dôme au nord. Un paysage qu’on n’embrasse jamais si bien qu’au sommet de cette butte de basalte, coiffée d’une statue de la Vierge datant du XIXe siècle.
On l’aura compris, Usson se visite à la force du jarret, en suivant un parcours de découverte (« la salamandre ») centré sur la figure de… Margot. Du château, il ne reste que quelques pans d’enceinte, percés de portes ou de fenêtres à meneaux. Surmontant un fouillis de vieilles demeures et d’anciennes maisons vigneronnes habillées de pierre noire, l’église Saint-Maurice frappe par le passage voûté aménagé à la base de sa tour-clocher.
MONTPEYROUX
355 habitants / Altitude : 457 m.
Autoroute A75 - Sortie n°7 : Montpeyroux
La butte de Montpeyroux, autrement dit le « mont pierreux », doit son nom à des affleurements d’arkose, un grès issu de l’altération du granite et dont l’exploitation a fourni pendant des siècles une pierre de construction abondamment utilisée dans l’architecture Limagnaise. Le village qui en occupe le sommet constitue un cas exemplaire de dédoublement sur un site de hauteur, au cours du Moyen Age, et pour des raisons défensives, d’un habitat de plaine d’origine antique.
C’est en effet d’abord à Coudes, sur les rives de l’Allier que la population s’était fixée. Dès l’époque mérovingienne, à l’orée du Moyen Age, il existait ici une agglomération suffisamment importante pour être dotée d’une église, tandis que le site de Montpeyroux était encore inhabité. Celui-ci n’apparaît dans les textes qu’au XIè siècle, et la première mention du château date de 1212, lorsque, après l’implantation du pouvoir royal en Auvergne, Philippe Auguste le céda en fief au seigneur Bertrand de la Tour. Le village s’est développé dans la basse-cour de la forteresse et a été muni d’une enceinte. Il a conservé pendant longtemps des liens étroits avec Coudes, auquel il fut rattaché au plan administratif jusqu’à son accession à l’autonomie communale, à la fin du XIXè siècle. A cette époque, juste avant l’apparition du phylloxéra, 80 % des surfaces cultivables étaient consacrées à la vigne. Une tradition qui est sur le point de revivre grâce à un jeune vigneron qui produira bientôt un vin de Montpeyroux.
Le château de Montpeyroux contrôlait un site d’une grande valeur stratégique, à l’entrée de la Limagne et sur une importante voie nord-sud, le Chemin français. Son imposant donjon du XIIIè siècle illustre la diffusion du système dit philippien, un nouveau type d’aechitecture militaire fondé sur la tour maîtresse circulaire et inspiré du donjon du Louvre à Paris, bâti sous le règne de Philippe Auguste.