Le parcours historique des Côtes Normandes - D.DAY
Le Port artificiel MULBERRY d'Arromanches
La batterie allemande de Longues sur Mer
Le cimetière Américain de Colleville sur Mer
La Pointe du Hoc
Le cimetière britannique de Bayeux
Le parachutiste de Sainte Mère l'Eglise
"Les sanglots longs Des violons De l'automne
Blessent mon coeur D'une langueur Monotone."
Paul Verlaine
Le Port artificiel MULBERRY d'Arromanches
Le port Mulberry est un port artificiel construit sur la côte normande pendant la Seconde Guerre mondiale pour permettre l'approvisionnement des Alliés dans les jours qui suivirent le débarquement de Normandie. En fait, deux ports furent assemblés au large des plages du Calvados, mais seul celui d'Arromanches fut opérationnel, le second devant Omaha Beach ayant été détruit par une tempête le 19 juin 1944. La construction de ce port évitait aux Alliés de devoir prendre directement un port en eau profonde.
Le port Mulberry était constitué de différents grands éléments préfabriqués en Angleterre, acheminés et assemblés sur la côte normande.
Ce port artificiel a souvent été mis en avant comme ayant permis la réussite de la bataille de Normandie et présenté comme un exemple de génie et logistique militaire. Mais les historiens relativisent désormais un peu son rôle et jusqu'à la remise en route du port de Cherbourg, une majorité de l'approvisionnement allié sera fait par un débarquement direct sur les plages ou par l'utilisation des petits ports de la côte normande.
Arromanches
Et les vestiges de son port artificiel
La batterie allemande de Longues sur Mer
Après avoir été inscrit en 1994, la batterie de Longues-sur-Mer à fait l'objet d'un classement comme Monument historique le 25 octobre 2001. Le site est un des lieux de passage lors de la visite des sites du débarquement, fréquenté par 500 000 visiteurs par an.
Le site comprenait 4 canons de marine de 150 mm de longue portée, chacun protégé par une casemate en béton armé. La Marine-Küsten-Batterie (MKB) de Longues-Sur-Mer était l'une des douze batteries de ce type susceptibles d'atteindre, le jour J, les plages de débarquement ou les navires alliés au large. Le MKB se tient au sommet d'une légère crête, à 450 mètres environ du rivage, à mi-chemin entre Port-en-Bessin à l'ouest et Arromanches à l'est. Construite à partir de septembre 1943, elle comprend 4 casemates avec mur et plafond en béton armé de deux mètres d'épaisseur, installées 300 mètres en arrière du haut de la petite la falaise littorale. Ces canons de marine avaient une portée qui avoisinait les 20 000 mètres. À l'arrière de chacune des quatre salles de tir se trouvaient deux chambres à munitions, l'une contenant la poudre pour le tir, l'autre les obus.
Un poste de direction de tir situé 300 mètres en avant des casemates, au bord de la falaise littorale, commandait leurs feux. Il était équipé du système de commande de tir alors le plus moderne parmi ceux des batteries de la côte normande. Électrique, il fournissait automatiquement les coordonnées de tir aux canons. Il comptait deux étages, un en hauteur pour l'observation et le calcul de la distance et l'autre plus enterré, pour le suivi des cibles.
Le poste de direction de tir de la batterie de Longues-sur-Mer, ainsi que les batteries avoisinantes ont servi de décor à l'une des scènes du film Le Jour le plus long, sorti en 1962. Située dans la zone du débarquement allié en Normandie, la batterie fut soumise à d'intenses bombardements aériens puis navals l'empêchant d'entrer pleinement en action le jour J. Elle fut prise le 07 juin par la compagnie C du 2e régiment du Devonshire sans difficultés face à des Allemands dont la volonté de continuer à se battre avait probablement été largement entamée par les bombardements, la mise hors de combat des canons et l'isolement du reste de l'armée allemande.
Poste d'observation
Poste d'observation
Le cimetière Américain de Colleville sur Mer
Le cimetière est orienté d'est en ouest et surplombe Omaha Beach et la Manche de toute sa longueur sur environ 1 km pour une superficie de 70 hectares (172,50 acres).
Inauguré officiellement en 1956 avec son mémorial, ce cimetière honore les soldats américains morts pendant la bataille de Normandie lors de la Seconde Guerre mondiale. il rassemble les tombes de 9 387 soldats tombés au combat, la chapelle, le mémorial et le jardin des disparus.
Le cimetière en a remplacé un premier provisoire au lieu-dit de Saint-Laurent établi à proximité dès le 8 juin 1944. Il est le premier cimetière militaire américain de la Seconde Guerre mondiale.
Le territoire du cimetière est une concession perpétuelle faite par la France aux États-Unis.
Les accès principaux guident généralement le visiteur à entrer par la face Est et son mémorial d'où se dresse une statue en bronze de sept mètres de haut, œuvre de Donald De Lue, qui occupe le centre d'une colonnade semi-circulaire honorant les troupes aéroportées et leur rôle de bouclier qu'elles ont assuré aux deux extrémités du front du débarquement amphibie lors de l'Opération Neptune. Elle symbolise « L'Esprit de la jeunesse américaine s'élevant des flots ».
Les extrémités du mémorial sont composées de grandes loggia sur les murs desquelles se trouvent quatre cartes d'opérations militaires.
La Pointe du Hoc
La pointe du Hoc est le nom donné à une petite avancée, un petit cap, de la côte normande dans la mer de la Manche. Elle se compose d'une falaise de 25 à 30 mètres de haut précédée d'une aiguille qui s'avance dans la mer et elle surplombe une plage de galets d'une dizaine de mètres de large à ses pieds. La pointe se trouve sur la commune de Cricqueville-en-Bessin.
Elle fut le théâtre d'une des opérations du débarquement allié en Normandie le 6 juin 1944. Située entre les plages d'Utah Beach et de Omaha Beach, la pointe avait été fortifiée par les Allemands et, selon les reconnaissances aériennes alliées, était équipée de pièces d'artillerie lourde dont la portée menaçait les deux plages voisines. Il avait été jugé primordial, pour la réussite du débarquement, que les pièces d'artillerie soient mises hors service le plus rapidement possible. Cette mission fut confiée au 2e bataillon de Rangers américain qui réussit à prendre le contrôle du site au prix de lourdes pertes.
Par la suite, les pièces d'artillerie se révèleront avoir été déplacées par les Allemands peu de temps auparavant et installées 1,3 km en arrière, à l'intérieur des terres. Sur les 225 rangers qui débarquèrent ce jour-là, 135, au 8 juin 1944, furent tués, blessés ou disparus. Ils repoussèrent les Allemands et prirent le village de Saint-Pierre-du-Mont, village le plus proche de la pointe.
En janvier 1979, la France a légué une partie des terrains de la pointe du Hoc aux États-Unis. Elle abrite un monument en l'honneur du sacrifice des troupes américaines et est l'un des lieux de commémoration du débarquement. De nombreux blockhaus et cratères de bombardement sont encore visibles et le site est aménagé pour la visite.
Le parachutiste de Sainte Mère l'Eglise
Sainte-Mère-Eglise et ses alentours constituent une zone stratégique le long de la route nationale 13 reliant Cherbourg à Paris. Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, la 82e Division Aéroportée était en difficulté pour faire sauter les ponts sur la douve et établir la ligne de défense comme prévu. L’inondation des marais par les Allemands était un véritable obstacle.
Sainte-Mère-Eglise était un carrefour important à prendre et à tenir pour ensuite couper le Cotentin et éviter les renforts allemands vers Cherbourg, objectif clé du débarquement sur les plages : c’est le seul port en eaux profondes capable d’accueillir les ravitaillements pour la Bataille de Normandie.
Lors de ce débarquement, une trentaine d’hommes se posèrent à Ste Mère Eglise. De nombreux échanges de tirs eurent lieu, mais à 4h du matin, le drapeau américain flottait sur la mairie. Les parachutistes avaient pour objectif de défendre plusieurs ponts, notamment à la Fière et à Chef-du-Pont.
John M. Steele est né à Métropolis, le 29 novembre 1912. Volontaire pour les troupes aéroportées, il intègre la 82nd Airborne division. Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, John Steele atterrit sur Sainte Mère Eglise et reste accroché malgré lui au clocher de l’église. John est libéré de son harnais par les soldats allemands en poste dans le clocher. Fait prisonnier, John Steele s’échappe et rejoint ses camarades.
John Steele participa ensuite à la libération des Pays-Bas, à la bataille des Ardennes, et arriva dans la zone de Francfort (Allemagne) pour terminer la Seconde Guerre Mondiale.
John revint plusieurs fois à Sainte-Mère-Eglise, lors de commémorations du Débarquement allié de 1944. Il mourut d’un cancer de la gorge en 1969, à l’âge de 57 ans, dans sa petite ville de Caroline du Nord et émit le souhait d’être enterré en Normandie… ce qui malheureusement ne fut pas réalisé.
Le cimetière britannique de Bayeux
L'organisation du Commonwealth War Graves Commission est responsable de l'entretien des tombes des soldats morts pendant la guerre.
Même si la guerre n'a pas particulièrement été violente à Bayeux, les morts ont été ramenés dans ce cimetière depuis toutes les régions environnantes. Cela inclut également les soldats morts à Sword Beach.
L'emplacement du cimetière a été donné par la France à perpétuité au Royaume-Uni en reconnaissance des sacrifices faits par l'empire britannique en défendant puis en libérant la France durant la Guerre. Le cimetière possède également la croix du sacrifice ou croix de guerre, réalisée par Sir Reginald Blomfield.
Le cimetière regroupe les tombes de 4 648 soldats tombés au cours des combats de la Seconde Guerre mondiale. Parmi ces soldats, on trouve : 3 935 Britanniques, 181 Canadiens, 17 Australiens, 8 Neo-Zélandais, 1 Sud-Africain, 25 Polonais, 3 Français, 2 Tchécoslovaques, 2 Italiens, 7 Russes et 466 Allemands.
Face au cimetière, se trouve le Mémorial à la mémoire des 2092 soldats du Commonwealth tués au cours de la Bataille de Normandie et qui n'ont pas reçu de sépulture.
Une inscription sur le mémorial rappelle Guillaume le Conquérant, duc de Normandie qui devint roi d'Angleterre en 1066 : « Nos a Gulielmo victi victoris patriam liberavimus » (« Nous qui avons été vaincus par Guillaume, avons libéré la patrie du vainqueur »).
Le Musée Mémorial de la Bataille de Normandie se trouve à proximité, ainsi que le Mémorial pour les plus de 2 000 journalistes et reporters ayant perdu la vie depuis 1944 alors qu'ils couvraient des conflits.